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ll commence tard mais pourtant, à 23 ans, il est déjà intermittent et a créé sa propre compagnie lorsqu’il intègre une école professionnelle pour deux ans. Il se consacre ensuite à sa compagnie et à un projet de spectacle sous chapiteau. Puis s’arrête. Plusieurs années. La technique d'abord, les accroches, puis devient monteur de chapiteaux.  Le temps pour le corps de faire une pause, le temps d’aller vers autre chose.  Au hasard d’une rencontre, d’un remplacement, reprendre sans vraiment s’entraîner. Tout se fait un peu comme ça. Il suit le mouvement sans trop se poser de question. Heureusement, sans accident. 

Maintenant, il se dit qu’il ferait bien d’en faire un peu plus. L’âge, même si “trente-cinq ans, c’est jeune” dit-il,  une petite hernie, sentir que …  “ C'est quand même bien d'essayer de garder une condition physique”, poursuit-il. Il reconnaît qu’il ne s'échauffe pas, ne récupère pas (sauf quand “il a mal”), boit un peu trop, fume et “fait la fête avec ses copains”. Il se fait peur parfois?  Non, pas vraiment. L'échauffement? “généralement le strict minimum”, mais bon le dos bloqué, l’ostéo, des douleurs avec lesquelles il faut faire. Ça passe ou ça casse.

Parfois, tout de même il faut tenir. Gros festival, rythme intense, beaucoup de représentations et peu de sommeil. Il n’est jamais tombé. “J'ai jamais dépassé du coup j je suis jamais allé trop loin” mais il s’est déjà fait peur. Heureusement il y a les autres, le partenaire qui dit “tu n’y vas pas”.  Faire attention à soi, à l’autre. “ On bosse nos figures les figures qui nous font le plus peur,  on remet la longe. Parce que parce que je crois qu'on a besoin en permanence de se redonner confiance, à nous-mêmes et connecté aux autres.”, explique-t-il. Une responsabilité collective, un enjeu qu’on doit partager. 

Quand il est off, il s’arrête vraiment, fait autre chose, ne voit ni médecin ni kiné, il est ailleurs. C’est comme ça qu’il récupère. Il coupe, il n’a jamais peur d’oublier. Il a une sorte de confiance en lui, en son corps et dans le collectif. 

Le travail, la prévention, la rééducation, c’est son problème, “je suis mon propre patron", c’est lui qui pose ses limites, il “sait”, il est “entrepreneur” de sa vie. Pourtant il évoque aussi des pressions extérieures, du stress, une “course aux cachets” qui conditionne beaucoup de choses. Le corps travaille beaucoup par période, le rythme saisonnier veut ça, parfois trop.  C’est ce qui le fait penser parfois à une reconversion, changer de travail avant que cela devienne un problème. Un peu de dépit mais aussi une envie de consacrer son énergie à autre chose, pour d’autres et pour soi. Il faudrait faire plus attention, oui, boire un peu moins, fumer moins, mais ça finit par faire beaucoup. 

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