Un manifeste pour la santé en danse
Résister à
Pour une autre virtuosité sur le marché du travail en danse
Le marché du travail en danse est encore largement dominé par des normes corporelles parmi lesquelles ont peut identifier un corps athlétique et discipliné. Ce corps, technicien, polyvalent est celui que la chercheuse américaine Susan Foster décrivait comme le “hired body” à la fin des années 1997. Un corps dansant soumis aux diktats des salles de sport, un corps qui sait tout faire, sans limites, un portrait du danseur en super-héros. Ainsi, les danseur.euse.s virtuoses risqueraient-ils une forme de surentraînement par épuisement ?
Prendre soin
Ce qu’on fait à soi et ce qu’on fait aux autres
Prendre soin, c’est avant tout réfléchir aux interactions entre les différents acteur.rice.s du secteur chorégraphique à différents niveaux et faire en sorte que la santé fasse partie de nos pratiques partagées. C’est nourrir son regard pour porter attention à soi et aux autres. Prendre soin, c’est aussi incorporer différentes pratiques corporelles, genres, formes, sortir des normes. Prendre soin c’est regarder autour de soi.
Lutter contre
Repenser les liens danse et santé dans un monde néo-libéral
S’interroger sur la santé des artistes conduit à s’interroger plus généralement sur les ressorts de la création, les systèmes de production et de diffusion et l'organisation économique du secteur. Le monde du spectacle vivant n’échappe pas aux logiques libérales du monde contemporain, quoiqu’il cherche souvent à se convaincre du contraire.
Prendre le temps
Organisation du travail et réflexions sur l’entraînement
Les perceptions de l’entraînement sont aussi diverses que multiples. Sans doute car cette question est profondément individuelle, même si elle répond à un certain nombre de principes importants. Envisager l'entraînement comme un temps qui appartient aux danseur.euse.s et raconte leur rapport au corps, à la danse, c’est envisager leur autonomie. Si l’ERD collectif a des vertus, il ne peut être la seule modalité de travail au quotidien.
Rendre visible
Le quotidien du travail artistique
Dans le secteur artistique, on remarque assez vite un phénomène étrange d’invisibilisation du travail. On ne travaille pas, c’est bien connu! Notamment en dehors des temps identifiés de création et de diffusion le travail des artistes et, nous concernant, des danseur.euse.s est invisible. Temps de récupération, temps de préparation, temps de transition.
Rien. Alors, il faut rendre visible l’invisible, ce quotidien si banal.