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Un manifeste pour la santé en danse

Lutter Contre

Repenser les liens danse et santé dans un monde néo-libéral

S’interroger sur la santé des artistes conduit à s’interroger plus généralement sur les ressorts de la création, les systèmes de production et de diffusion et l'organisation économique du secteur. Le monde du spectacle vivant n’échappe pas aux logiques libérales du monde contemporain, quoiqu’il cherche souvent à se convaincre du contraire.

 

Si l’on regarde les liens entre travail et santé dans le secteur de la danse, on constate plusieurs éléments caractéristiques du monde du travail à l’heure actuelle : multiplication de contrats courts, compression du temps, marché du travail concurrentiel, pathologies professionnelles mal reconnues, exigence d’adaptation et de mobilité, précarité, difficultés à faire valoir ses droits. Notre problème principal est que le danseur s'identifie peu (ou est peu identifié par…) à la figure du·de la travailleur·euse.

Ainsi, les responsabilités en matière de santé au travail ne sont jamais claires. Elles sont en fait partagées et à plusieurs niveaux, par:

  • Les politiques publiques, décideurs institutionnels qui, réduisant les budgets de la culture, compressent les temps de création. Qui, défendant de plus en plus une vision de l’artiste comme entrepreneur·euse se dédouanent de toute responsabilité;
     

  • Les institutions du secteur chorégraphique et/ou du spectacle vivant qui ne s’emparent que trop peu de cette question et n’engagent pas de réelle réflexion sur la santé en danse et sur les actions à mener;
     

  • Les structures de production et de diffusion des oeuvres chorégraphiques, employeurs indirects des danseur.euse.s, qui imposent leurs raisons économiques aux rythmes de travail des artistes, engagent un rapport de force hiérarchique conduisant à des abus (contrats, durée des tournées/ nombre de dates, absence de conditions de travail sécurisées, absence de temps de préparation et de récupération);
     

  • Les employeurs directs des danseur.euse.s qui mettent trop souvent à distance les rapports de patronat / salariat qui régissent pourtant le droit du travail, mais qui subissent aussi les niveaux sus-nommés.

Une fois ces constats posés, que faire? Imposer d’autres manière de travailler, penser autrement les temps du corps et de la recherche artistique? Comme dans toute lutte, ce qui semble nécessaire avant tout, c’est de s’organiser collectivement. Que la prise de conscience de l’impact de ces logiques libérales sur la santé des danseur.euse.s soit portée par les danseur.euse.s eux/elles même. Que leurs paroles ou leurs actes soient entendus, vus, écoutés pour engager d’autres processus au sein des organismes de formation, des lieux de production et de diffusion, des institutions.

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